Pour Jean Jaurès, la concurrence vive que les nations se font entre elles a une dimension de guerre économique qui pousse inéluctablement et mécaniquement à une guerre militaire. La concurrence est donc un processus destructeur parce qu'elle stimule violemment les incitations à combattre pour être le meilleur. Cet article a pour objet de confronter cette proposition à la tradition issue de Montesquieu c'est-à-dire le sentier qui promeut l'idée du côté pacificateur de l'échange, de son fameux "doux commerce". Un examen attentif des faits permet de pencher plutôt du côté de Montesquieu que de celui de Jaurès.